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Après l’accord obtenu lors du sommet européen à Bruxelles le 27 octobre, la crise de la dette a connu de nouveaux rebondissements cette semaine. A la surprise générale -y compris au sein de son propre gouvernement– le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a annoncé lundi 31 octobre la tenue d’un référendum au sujet du plan d’aide international à son pays. Le gouvernement socialiste grec jouissant d’une forte impopularité et risquant ainsi de détourner l’enjeu du vote, l’initiative a été vivement critiquée par les dirigeants européens, qui craignent un scénario de faillite de la Grèce et une contagion à toute la zone euro. En cas de victoire du « non », une sortie de l’euro de la Grèce a été envisagée. De nombreuses voix se sont en revanche élevées pour saluer la consultation du peuple grec sur un sujet qui le concerne pleinement.

Après avoir réaffirmé sa volonté d’un référendum lors d’un conseil des ministres exceptionnel mardi, Georges Papandréou s’est rendu mercredi à Cannes, avant le sommet du G20, pour rencontrer notamment Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. Ces derniers lui ont signifié la suspension des aides promises par l’Europe et les institutions internationales avant le résultat d’un éventuel référendum, qui pourrait se tenir le 4 décembre. Faisant face à une série de défections dans son camp, le Premier ministre grec a finalement annoncé vendredi qu’il n’y aura pas de référendum sur le plan de sauvetage européen. De quoi remporter de justesse le vote de confiance au Parlement pour former un nouveau gouvernement de coalition. Mais Georges Papandréou pourrait quitter ses fonctions rapidement.

La Banque centrale européenne (BCE) surveille attentivement l’évolution de la situation en Grèce, et c’est une lourde tâche qui attend Mario Draghi, devenu mardi 1er novembre le nouveau président de l’institution. Cet Italien de 64 ans, au profil « anti-Berlusconi », a succédé au Français Jean-Claude Trichet, dont le mandat de huit ans s’achevait lundi. La première décision de Mario Draghi a été d’abaisser le taux directeur de la BCE, de 1,5% à 1,25% pour tenter de relancer l’économie européenne.

C’est dans ce contexte pour le moins mouvementé que le G20 s’est réuni jeudi 3 et vendredi 4 novembre à Cannes. Parmi les décisions prises, les dirigeants des vingt Etats les plus riches du monde se sont accordés pour augmenter les moyens du Fonds monétaire international (FMI). Lors de ce G20, le Conseil de stabilité financière a publié vendredi une liste de 29 banques dites « systémiques » (dont la faillite menacerait l’ensemble de l’économie) qui, particulièrement surveillées, devront renforcer leurs fonds propres. Dans cette liste figurent quatre banques françaises : BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE.

A l’issue du sommet, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne ont annoncé avoir placé sous surveillance l’Italie, dont la dette atteint 120% du produit intérieur brut (PIB). Une annonce qui a un peu plus fragilisé Silvio Berlusconi à la tête du pays.

Il s’agit là d’une mauvaise nouvelle supplémentaire pour la péninsule, touché vendredi par de fortes pluies dans la région de la Ligurie (nord-ouest). Au moins 7 personnes sont mortes dans les inondations. La région avait déjà subi des crues meurtrières la semaine dernière.

La Palestine a été admise lundi 31 octobre comme Etat membre à part entière de l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Les Palestiniens étaient observateurs dans l’organisation jusqu’à ce vote favorable de la Conférence générale de l’Unesco, à Paris, auquel la France a apporté sa voix à la surprise générale. Les Etats-Unis ont immédiatement suspendu leur participation au budget de l’Unesco, suivis par Israël. L’Etat hébreu a également annoncé qu’il gelait la contribution israélienne à l’Autorité palestinienne et qu’il relançait la colonisation à Jérusalem-Est.

Ces mesures interviennent après une nouvelle flambée de violence le week-end dernier dans la bande de Gaza, où neuf membres palestiniens du Jihad islamique ont été tués, samedi 29 octobre, par des raids aériens de l’armée israélienne, tandis qu’un Israélien a été tué par une roquette dans le sud d’Israël. Un autre activiste palestinien a été tué dimanche, après un (très) bref cessez-le-feu. Une trêve a été déclarée dimanche soir après une médiation de l’Egypte, mais des affrontements se sont poursuivis ; 2 Palestiniens ont été tués jeudi dans le nord de la bande de Gaza.

Israël va en outre dû faire face à une nouvelle (petite) flottille internationale, partie mercredi 2 novembre du sud-ouest de la Turquie. Composée de deux navires, avec vingt-sept personnes à bord, elle a tenté de briser le blocus de Gaza mais a été interceptée vendredi par la marine israélienne. Deux flottilles avaient déjà échoué à cet exercice, en mai 2010 (se concluant par la mort de 9 militants turcs) et en juillet.

La Ligue arabe a proposé la semaine dernière à la Syrie un plan pour sortir le pays de la violente crise qu’il connaît depuis des mois. L’organisation a demandé au président Bachar al-Assad de retirer ses troupes des quartiers résidentiels des villes syriennes, un « arrêt immédiat de la violence », d’accepter des observateurs arabes ainsi que les médias étrangers pour constater l’accalmie et d’entamer un « dialogue national » avec l’opposition sous l’égide de la Ligue arabe.

Après plusieurs jours d’atermoiement, le régime syrien a accepté « sans réserves », mercredi 2 novembre, le plan. Mais parallèlement, la répression se poursuivait après des journées déjà meurtrières dans le pays. Le régime a promis vendredi une amnistie à tous ceux qui rendraient leurs armes. Dimanche 30 octobre, dans son premier entretien (lien en anglais) à un média occidental (le Sunday Telegraph britannique), Bachar al-Assad avait mis en garde la communauté internationale en cas d’intervention contre son pays.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) n’ont pas non plus rendu leurs armes mais elles ont perdu leur tête. Alfonso Cano, le chef des Farc depuis la mort du fondateur du mouvement en 2008, a été tué dans des combats avec l’armée colombienne, vendredi 4 novembre. Considéré comme « l’idéologue » des Farc, Alfonso Cano est le troisième haut responsable du groupe à être tué en trois ans.

En France, les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie hebdo ont été incendiés, dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 novembre à Paris. Parallèlement, son site internet était piraté par des hackers turcs. Charlie hebdo a ainsi subi les représailles d’extrémistes musulmans après s’être (temporairement) rebaptisé « Charia hebdo » à la suite de la victoire des islamistes en Tunisie et avoir publié en Une un dessin de Mahomet – une chose interdite par l’islam.

Les responsables politiques ont unanimement condamné cette atteinte à la liberté de la presse. Les menaces envers Charlie hebdo ont continué dans les jours suivant l’incendie et trois journalistes de l’hebdomadaire ont dû être placés sous protection policière. La page Facebook de Charlie hebdo, elle, a été prise d’assaut avant d’être bloquée par le site américain… Les deux suspects recherchés pour l’incendie parisien n’ont pas encore été retrouvés. En attendant de retrouver des locaux, la rédaction de Charlie hebdo est hébergée par le quotidien Libération.

Un autre incendie, beaucoup plus violent, ravage le parc national de La Réunion depuis la fin de la semaine dernière. D’origine criminelle, il a réduit en cendres entre 2 700 et 2 800 hectares d’une zone à l’écosystème unique au monde, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les élus locaux ont rapidement dénoncé le manque de moyens pour lutter contre l’incendie, mais des renforts, notamment deux bombardiers d’eau, n’ont été envoyés qu’au bout de plusieurs jours et sont arrivés en milieu de semaine à La Réunion. La feu a été déclaré comme « contenu » par la préfecture de l’île mardi 1er novembre. Deux hommes suspectés d’avoir déclenché l’incendie ont été arrêtés dimanche et lundi.

Dans le sud-est de la France, ce sont contre des inondations que les pompiers sont intervenus. Quinze départements ont été placés en vigilance orange vendredi 4 novembre par Météo France. Un homme a été porté disparu dans l’Hérault.

Cette semaine était également celle des prix littéraires. Le Prix Goncourt a été remis mercredi 2 novembre à Alexis Jenni, auteur de « L’Art français de la guerre ». Ce professeur de biologie de 48 ans remporte ainsi la plus haute distinction littéraire française dès son premier roman.

Attendu pour le Goncourt, « Limonov » d’Emmanuel Carrère a finalement reçu le Prix Renaudot, également remis mercredi 2 novembre. « Limonov » est le douzième livre de l’écrivain, scénariste et réalisateur, âgé de 54 ans.

Troisième prix littéraire à être remis cette semaine, le Médicis a été décerné à Mathieu Lindon pour « Ce qu’aimer veut dire » dans la catégorie roman. Dans la catégorie essai, Sylvain Tesson a été récompensé pour « Dans les forêts de Sibérie ».


En bref

En France…

  • Entendu le 27 octobre dans le cadre de l’affaire de proxénétisme à l’hôtel Carlton de Lille, mais ne faisant pas l’objet de poursuites, Jean-Claude Menault, le chef de la police du Nord, a annoncé qu’il prendra sa retraite prochainement. Dès le 28 octobre, il avait été muté d’office à la Direction centrale de la sécurité publique.

  • Le cinéaste et comédien Robert Lamoureux est mort samedi 29 octobre à l’âge de 91 ans. Cette figure du comique populaire pendant près de cinquante ans était connue aussi bien pour ses pièces de théâtre, ses films (notamment les trois « La 7ème compagnie », en 1973, 1975 et 1977) et ses sketchs, comme « Papa, maman, la bonne et moi ».


Dans le monde…

  • Le travailliste Michael Higgins a été élu président de la République d’Irlande après l’élection du 27 octobre. Les résultats, proclamés samedi 30 octobre, lui ont donné une large avance sur son principal adversaire, Sean Gallagher, pourtant en tête dans les sondages une semaine avant le vote mais qui s’est écroulé après un débat télévisé raté. Michael Higgins succède à la libérale Mary McAleese, à la tête du pays depuis quatorze ans, à un poste principalement symbolique.

  • Le cofondateur du site Wikileaks, l’Australien Julian Assange, va être extradé par le Royaume-Uni vers la Suède, où il est accusé par deux femmes de viol et d’agressions sexuelles. Après onze mois de bataille juridique, la Haute Cour de Londres a confirmé son extradition mercredi 2 novembre. Julian Assange continue de nier toute agression et parle de relations consenties.

  • Un bus de l’Otan a été la cible d’un attentat, samedi 29 octobre à Kaboul, en Afghanistan. Au moins 21 soldats de l’Alliance atlantique ont été tués dans cette attaque, revendiquée par les talibans. Le même jour, trois soldats de l’Otan ont été tués dans le sud du pays par un insurgé, qui a été abattu.

  • Un attentat suicide a tué au moins deux personnes et blessé dix autres à Bingol, dans l’est de la Turquie, samedi 29 octobre. Cette attaque est intervenue alors que l’armée turque venait d’achever une opération de représailles contre les rebelles kurdes du PKK, qui avaient tué 24 soldats turcs le 18 octobre.

  • Une explosion dans une mine de la province du Hunan, dans le centre de la Chine, a tué au moins 29 mineurs, samedi 29 octobre. La mine s’était récemment vue retirer sa licence en raison de mesures de sécurité insuffisantes.

  • La capitale de la Thaïlande, Bangkok, a été relativement épargnée par les inondations qui la menaçaient, le week-end dernier. Seuls 7 des 50 districts de la ville ont été inondés, parfois très sérieusement. Les habitants de ces quartiers ont exprimé leur colère d’avoir été « sacrifiés » au profit du centre-ville. Le bilan dans le pays s’est encore alourdi : au moins 380 personnes auraient été tuées dans les crues qui le frappent depuis plusieurs semaines.

  • D’importantes chutes de neige ont paralysé le nord-est des Etats-Unis, le week-end dernier. Au moins treize personnes ont été tuées dans cette vague de froid inhabituelle à cette époque de l’année.


Dans les sports…

  • La navigatrice française Florence Arthaud a échappé de peu à la noyade, dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 octobre au large de la Corse. La gagnante de la Route du Rhum 1990, âgée aujourd’hui de 54 ans, a passé près de deux heures dans l’eau après être tombée de son bateau et n’a dû son secours qu’à son téléphone étanche et sa lampe frontale.

 

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