Il n’y aucun risque de transmission [de la grippe aviaire] par voie alimentaire

1 Déc 2020

 

JULIEN DENORMANDIE

« L’influenza aviaire, c’est une grippe de la volaille. Il n’y aucun risque de transmission par voie alimentaire​ »

Le 21 novembre 2020, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a affirmé que la grippe aviaire ne se transmettait pas par voie alimentaire et a incité les Français à consommer de la viande de volaille. Le ministre souligne que la maladie ne se transmet pas en ingérant de la volaille ou des œufs, ce qui a effectivement été indiqué par un avis de l’ANSES​.

LE CONTEXTE

Interrogé sur Europe 1, samedi 21 novembre 2020, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, est revenu sur la situation sanitaire en France et sur ses conséquences pour les éleveurs. À la crise liée à la Covid-19 s’ajoute celle de la grippe aviaire, alors que deux foyers ont été confirmés en Haute-Corse et dans les Yvelines. Questionné par Pierre de Vilno, le ministre a incité les Français à manger des produits locaux, malgré la maladie : « L’influenza aviaire, c’est une grippe de la volaille. Il n’y aucun risque de transmission par voie alimentaire. Même si vous entendez ici ou là des foyers de grippe aviaire, il n’y a aucun risque sur l’homme. »

L’EXPLICATION

Sur le site du ministère de l’Agriculture, la grippe aviaire, ou influenza aviaire, est décrite ainsi: « Une maladie animale infectieuse, virale, très contagieuse. Elle affecte les oiseaux chez lesquels elle peut provoquer, dans sa forme hautement pathogène, une maladie pouvant aboutir rapidement à la mort. » Si la grippe aviaire est avant tout une maladie animale, certains virus aviaires sont capables d’infecter l’homme. Ce sont les virus aviaires A (H7N9, H5N1 et H5N6) qui sont responsables de la très grande majorité des infections humaines. Ces infections ont lieu après une exposition sans protection à des oiseaux infectés, notamment lors de marchés aux volailles vivantes ou dans des élevages. Des cas ont été enregistrés en Asie ou en Égypte, mais à ce jour, aucun cas de grippe humaine dû à un virus influenza aviaire n’a été déclaré en France.

Le risque de contamination de l’homme par la consommation de viande, œufs, foie gras et plus généralement de tout produit alimentaire est considéré comme nul ou négligeable. Contactée par mail, Michèle Legeas, enseignante à l’EHESP (école des hautes études en santé publique) et spécialiste de la gestion des risques sanitaires, confirme à FactoScope que « les virus influenza A aviaires ne se transmettent théoriquement pas par ingestion chez l’Homme ».

En 2015, l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, a émis un avis relatif au risque influenza aviaire. Elle rappelle qu’hormis quelques rares suspicions liées à l’ingestion de sang et de viscères crus de volailles en Asie, aucun cas humain n’a été confirmé pour le virus H5N1 via la consommation d’aliments ou d’eau. L’Afssa, agence française de sécurité sanitaire des aliments, avait conclu quant à elle que le risque de transmission de virus aviaire par ingestion pouvait être considéré comme nul ou négligeable. En 2006, l’OMS, Organisation mondiale de la Santé confirmait que la consommation de volaille et de produits dérivés, s’ils sont manipulés dans les conditions d’hygiène requises et cuits convenablement, ne présente aucun risque d’infection par le virus H5N1 pour l’homme. 

Ainsi, les virus influenza aviaires se transmettent dans certains cas par voie respiratoire à l’homme. Mais la transmission par voie alimentaire est bien considérée comme nulle à négligeable puisqu’elle n’a été recensée que dans certains cas exceptionnels. Les propos de Julien Denormandie sont donc vrais.

Caroline Frühauf

Les sources à consulter