La loi anti-casseurs vient de la droite sénatoriale, elle a d’abord été rejetée par LREM

1 Fév 2019

 

OLIVIER FAURE

« La loi anti-casseurs vient de la droite sénatoriale, elle a d’abord été rejetée par LREM »

Olivier Faure est revenu sur le texte de la loi « anti-casseurs » actuellement discuté à l’Assemblée nationale. Selon le premier secrétaire du Parti socialiste, cette loi a été proposée par la droite sénatoriale et a d’abord été rejetée par les membres la République en marche. Les déclarations des sénateurs lors de la discussion du texte de loi lui donnent raison. 

LE CONTEXTE

Au lendemain de son discours de refondation du Parti socialiste, à Ivry, le 28 janvier 2019, Olivier Faure était invité dans les studios de la matinale d’Europe 1. Le député est revenu sur ses ambitions pour les européennes, la refondation de son parti et sur la loi « anti-casseurs » discutée actuellement à l’Assemblée. S’il n’a pas répondu à la question de savoir s’il allait voter favorablement ou non pour cette loi, il a affirmé que « c’est une loi venant de la droite sénatoriale, rejetée il y a un mois par LREM ».

L’EXPLICATION

Avant d’être examinée devant l’Assemblée nationale, la loi « anti-casseurs » a été annoncée sur Twitter par le sénateur Les Républicains Pierre Charon. A la suite des violences qui ont émaillé le cortège du 1er mai 2018, il annonce que son groupe va proposer une loi contre les violences et les dégradations lors des manifestations.

Cette loi à l’initiative du groupe Les Républicains a été discutée au Sénat le 23 octobre 2018. Le compte rendu du débat permet de confirmer que le groupe La République en marche au Sénat s’est d’abord opposée au texte. Laurent Nunez secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Intérieur déclare alors rejeter cette loi qui « touche directement à la liberté de manifestation des opinions, fondée par l’article X de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui a valeur constitutionnelle ».

C’est ensuite Thani Mohamed Soilihi, sénateur du groupe La République en marche, qui affirme que ce texte « présente des risques importants pour les libertés individuelles ». Avant d’ajouter que « malgré le travail de qualité accompli par Mme la rapporteur, le groupe La République En Marche s’y opposera ».

Les sénateurs du groupe LREM seront rejoints par le Groupe CRCE (communiste républicain citoyen et écologiste) et le groupe socialiste. Malgré cette opposition, le texte sera finalement adopté par le Sénat et renvoyé à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République.

Olivier Faure a donc raison d’affirmer qu’avant d’être soutenue à l’Assemblée par la majorité, la loi a été proposée par la droite sénatoriale et initialement rejetée par la République en marche.

Lucas Beulin

Les sources à consulter