Marine Le Pen avait interrogé à l’Assemblée Agnès Buzyn le 11 février […] sur les stocks de masques

2 Avr 2020

 

JORDAN BARDELLA

« Marine Le Pen avait interrogé à l’Assemblée Nationale Agnès Buzyn le 11 février […] sur les stocks de masques qui étaient disponibles »

D’après Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national (RN), son parti s’inquiétait déjà des faibles stocks de masques de protection de la France dès février 2020. Il affirme que Marine Le Pen, avait interpellé Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités de la Santé, sur cette question le 11 février 2020 à l’Assemblée nationale. Effectivement, la présidente du RN avait, entre autres, mentionné la question des masques lors des Questions au gouvernement.

LE CONTEXTE

Invité sur France Info jeudi 26 mars 2020, le député européen et vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella s’est exprimé sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 par le gouvernement. Il a regretté le retard de l’exécutif sur certains points, notamment les faibles stocks de masques disponibles. Il a affirmé : « Marine Le Pen avait interrogé à l’Assemblée nationale Agnès Buzyn, le 11 février. Le 11 février, il y a plusieurs semaines et un peu plus d’un mois, sur les stocks de masques qui étaient disponibles, on n’a pas eu de réponse. »

L’EXPLICATION

D’après le compte rendu intégral de la session, le 11 février 2020, lors des Questions au gouvernement, Marine Le Pen a mentionné les masques de protection en interpellant Agnès Buzyn. Elle a déclaré : « Aujourd’hui, comme l’OMS [Organisation mondiale de la santé] l’a souligné vendredi dernier, chacun s’inquiète de la disponibilité, par exemple, de masques de protection : effet de la mondialisation, 80 % de la production se trouve en Chine et à Taïwan. En France, deux entreprises en produisent, mais à un niveau très insuffisant ; surtout, elles vendent à travers le monde… au plus offrant ! »

Marine Le Pen pose cette question dans le cadre de la crise sanitaire du Covid-19 que l’OMS annonce déjà comme une grande menace. Néanmoins, l’argumentaire de la présidente du RN tourne surtout autour de la mondialisation des échanges qu’elle dénonce. Elle mentionne notamment la question des médicaments et le fait que beaucoup soient produits à l’étranger. Marine Le Pen utilise cette tribune pour critiquer les choix gouvernementaux et « l’absence de politique de relocalisation industrielle » qui pour elle, rend la France vulnérable. Elle termine son intervention en demandant : « Quand allez-vous prendre les mesures de bon sens qui garantiraient la sécurité sanitaire des Français ? »
Dans sa réponse, Agnès Buzyn ne revient pas précisément sur la question des masques. Elle répond néanmoins à d’autres arguments avancés par Marine Le Pen. La ministre des Solidarités et de la Santé de l’époque explique que la souveraineté industrielle, donc la question des médicaments, doit se penser en cohérence au niveau européen. Elle admet que les pénuries se sont aggravées ces dernières années mais que ce travail de répartition des stocks se fait au niveau de la Commission européenne, entre les différents ministres de la Santé.

Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, le gouvernement est pointé du doigt notamment à cause de la trop faible quantité de stocks disponibles de matériel sanitaire. Les masques respiratoires FFP2, indispensables pour se protéger, manquent aux personnels de santé, policiers ou encore personnes travaillant dans la grande distribution. Le 28 mars 2020, la France a commandé un milliard de masques à la Chine pour combler ce manque comme l’a annoncé Edouard Philippe lors d’une conférence de presse.

Le 11 février 2020, la réponse d’Agnès Buzyn ne concerne pas les masques de protection tout comme l’intervention de Marine Le Pen ne portait pas exclusivement sur cette question. Néanmoins, la présidente du RN avait bel et bien mentionné la question des masques à l’Assemblée nationale le 11 février 2020. Les propos de Jordan Bardella sont donc vrais.

Marine Langlois

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